Dans ce deuxième article consacré à la ménopause, je vous propose de passer en revue quels peuvent être les symptômes que ressentent les femmes aux différentes étapes de cette transition ménopausique.
Comme je le soulignais dans le précédent article, la ménopause est une étape naturelle de la vie des femmes, marquant la fin de leur cycle reproductif. Cependant, elle s’accompagne d’une série de symptômes physiques et émotionnels qui peuvent varier considérablement d’une femme à l’autre. Cette transition, appelée « pré-ménopause » ou « péri-ménopause » avant d’atteindre la ménopause proprement dite, peut durer plusieurs années. Explorons les principaux symptômes ressentis à chaque étape de cette transition et leurs impacts sur la qualité de vie.
1. La pré-ménopause : les premiers signes de changement
Elle débute généralement dans la quarantaine – entre 7 à 10 ans avant la ménopause – mais elle peut survenir plus tôt ou plus tard. C’est une période de transition très progressive, pendant laquelle les ovaires réduisent leur activité et produisent de moins en moins de progestérone. En effet, les follicules ont pris de l’âge et les ovulations sont de moins en moins qualitatives, ce qui entraine une diminution de la progestérone. Pendant ce temps, les œstrogènes ont plutôt tendance à augmenter car le cerveau essaie coûte que coûte de stimuler les ovaires.
Il y a de plus en plus de tentatives ovulatoires car de nombreux petits follicules rentrent à la course à la maturation, mais aucun ne va finalement prendre la dominance (le follicule de De Graaf). Certaines de ces tentatives aboutiront, d’autres non, ce qui occasionnera des cycles anovulatoires.
Ces fluctuations hormonales sont responsables de nombreux symptômes. Les cycles ont tendance à se raccourcir et/ou les règles sont plus abondantes. Les troubles que peuvent ressentir certaines femmes sont assez similaires à ceux du SPM (Syndrome Prémenstruel). Ceci s’explique par le fait que les œstrogènes continuent à être secrétés, mais la progestérone l’est en moins grande quantité, ce qui crée un déséquilibre appelé l’hyperoestrogénie relative. Pour visualiser ces changements hormonaux, voir le schéma ci-dessous intitulé : Hormones through the lifespan, adapté de JC Prior, « Périmenopause lost – reframing the end of menstruation”.

Les troubles de la pré-ménopause peuvent être les suivants :
- Petites pertes de sang quelques jours avant les règles (spottings)
- Cycles raccourcis
- Règles plus abondantes
- Irritabilité, nervosité, sautes d’humeur
- Insomnies
- Sensation de tension dans les seins
- Maux de tête
- Rétention d’eau, prise de poids, cellulite
- Pieds et mains froids
- Problèmes de peau
- Baisse de la libido
- Fibromes ou kystes
Si vous constatez plusieurs de ces changements, inutile de faire une prise de sang pour doser vos hormones, vous saurez que cette phase de pré-ménopause a commencé. A noter que si vous êtes sous contraceptif hormonal, ces changements seront moins visibles.
2. La ménopause : le point de transition
Durant cette phase, les ovaires cessent progressivement de produire des œstrogènes. Pour prendre le relais, le corps peut synthétiser des œstrogènes à partir du foie, des glandes surrénales et du tissu adipeux.
Les signes sont assez caractéristiques :
- Les cycles s’espacent
- Bouffées de chaleur
- Sueurs nocturnes
- Troubles du sommeil
- Douleurs articulaires et musculaires
- Prise de poids
- Fuites urinaires ou cystites
- Sécheresse de la peau et des muqueuses
- Anxiété, humeur dépressive
La véritable ménopause est l’arrêt définitif des règles depuis plus d’un an. L’âge moyen est de 51 ans, mais il est variable selon les femmes.
3. La postménopause : les effets à long terme
La postménopause commence après la ménopause et dure tout le reste de la vie. Une femme passe aujourd’hui environ la moitié de sa vie ménopausée. Dans cette phase, la sécrétion d’œstrogènes fini par chuter. Les niveaux d’hormones se stabilisent, mais les effets de la perte d’œstrogènes peuvent entraîner des risques de santé supplémentaires :
- Risque accru d’ostéoporose : La diminution de la densité osseuse augmente le risque de fractures
- Maladies cardiovasculaires : La baisse des œstrogènes peut également affecter la santé du cœur et des vaisseaux sanguins
Chaque femme étant unique, ces différentes phases peuvent durer plus ou moins longtemps, mais le processus global dure entre 10 et 15 ans. C’est un processus long et progressif. Les manifestations sont variables chez les femmes. Pour certaines, les changements passent inaperçus, pour d’autres ils sont mal vécus et affectent leur qualité de vie. Ces troubles doivent être pris au sérieux car il existe de nombreux outils pour se soutenir dans cette période de transition et moins subir ces désagréments. Plus prépare le terrain en amont, mieux on vivra la ménopause. Mais retenez qu’il n’est jamais trop tard pour prendre soin de sa santé!
Dans un prochain article, nous verrons quelles solutions peuvent être mises en œuvre pour gérer au mieux cette transition ménopausique.